France : Convention Citoyenne sur la fin de vie

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CCFV
Photo : Katrin Baumann

En France, 185 citoyens tirés au sort réfléchissent à la question du suicide assisté et de l’euthanasie. La Convention citoyenne sur la fin de vie (CCFV) a été initiée par le Président Macron l’année dernière. En mars, après 9 weekends de travail, les citoyens rendront leurs recommandations. Marjan H. Ehsassi*, spécialiste en innovations démocratiques et membre du l’Institut Berggruen assiste à toutes les sessions en tant que membre du collège des Garants.  Elle nous livre ses impressions.

« Une convention citoyenne sur un sujet difficile et chargé d'émotion comme la fin de vie est un outil précieux, non seulement parce qu’il va fournir au gouvernement des propositions pour faire évoluer la loi, mais aussi parce qu’il permet aux citoyens de discuter sur une foule d'autres questions sociales et culturelles. Les participants ont par exemple exprimé leur inquiétude sur les tabous culturels entourant la question de la mort. Ces discussions sont essentielles. »

On peut se demander ce qui motive les citoyens à s’engager dans un processus aussi exigeant. « Certains membres s’engagent parce qu’ils veulent comprendre cette nouvelle forme de démocratie participative et sont curieux du processus. D’autres s’intéressent davantage au sujet et veulent partager leur point de vue. Au cours du temps, cette curiosité initiale se transforme en un véritable sens du devoir civique. Les citoyens et citoyennes veulent représenter les intérêts de la communauté et servir le bien commun. C’est impressionnant. »

C’est le Président Macron qui a convoqué cette Convention citoyenne, après celle qui a porté sur le climat.  « Malgré les critiques, la vision d’Emmanuel Macron sur le renouveau démocratique et l'engagement des citoyens est innovante. Les autorités auraient pu se contenter de sondages pour connaitre la position des citoyens français sur le suicide assisté et l'euthanasie. La CCFV reflète la confiance dans l'intelligence collective et la nécessité de donner aux citoyens français une voix significative dans la formulation de la réforme politique. Bien qu'imparfaite, cette convention est ambitieuse et passionnante. J'espère que d'autres gouvernements observent ce travail et s'en inspireront. »

*Marjan H. Ehsassi fait partie du comité de surveillance du projet We Need To Talk.