Depuis des années, les partis politiques promettent de s'attaquer au financement des partis, mais la question est tellement sensible que rien ne bouge. Les enjeux pour les partis politiques sont importants à tel point qu'il semble impossible de parvenir à une bonne réforme.

 

Image
Débat citoyen

Il est grand temps d'organiser un débat citoyen !

Il est temps d'adopter une approche différente. Si les politiques ne peuvent pas s'en sortir eux-mêmes, demandons aux citoyens ordinaires comment procéder. Les citoyens ont quelque chose à dire, surtout aujourd'hui. Ils ne doivent pas tenir compte des stratégies politiques et des élections, ils peuvent donc réfléchir et faire des suggestions librement. Par ailleurs, les partis politiques en Belgique sont largement financés par l'argent des contribuables. Il est donc logique que les citoyens puissent avoir leur mot à dire sur leur financement.

Comment se déroule le débat citoyen ?

Il y a 3 phases

  1. La discussion ouverte. À partir du 2 février, vous pouvez participer vous-même au débat, sur notre site ou sur différents médias. Notre but est de rassembler de nombreux arguments, qui serviront d'inspiration pour la phase suivante.
  2. Le panel citoyen. Entre le 25 mars et le 14 mai, soixante citoyens tirés au sort se réuniront pendant trois week-ends pour formuler des recommandations pour un meilleur financement des partis. Des experts indépendants leur donneront toutes les informations nécessaires et les citoyens rencontreront les partis politiques pour entendre leurs points de vue. Ils seront aussi informés de ce que le grand public a exprimé lors de la discussion ouverte.
  3. La transmission. Nous compilons toutes les recommandations du panel citoyen et les transmettons au monde politique. Nous organisons des réunions avec les principaux acteurs politiques pour savoir ce qu'ils pensent de ces recommandations et ce qu'ils vont en faire.

Comment participer à la discussion ouverte ?

Vous pouvez partager vos propres idées sur le financement des partis en répondant aux différentes positions. Les entreprises doivent-elles pouvoir donner de l'argent aux partis politiques ? Les partis politiques devraient-ils être autorisés à investir leur argent en bourse ? Les partis politiques doivent-ils être autorisés à dépenser autant qu'ils le souhaitent dans la communication ? Et ainsi de suite. Vous trouverez les propositions ici sur notre site web, ainsi que dans différents médias. 

Préparez vos meilleurs arguments, car nous rassemblons toutes les contributions et les soumettons au panel de citoyens pour qu'ils s'en inspirent !

Qui fait partie du panel citoyen ?

Le panel est composé de 60 citoyens tirés au sort de façon à refléter la société belge. Par le tirage au sort, chacun a une chance égale de participer et de cette façon nous obtenons un panel diversifié avec un bon mélange en termes d'âge, de sexe, de lieu de résidence et de niveau d’étude. Comme il est impossible d'organiser un panel citoyen avec tous les Belges, il est important que tous les Belges puissent s'identifier à un ou plusieurs membres du panel : "Ça aurait pu être moi !".  

Devez-vous être un expert ? Non. Être bien informé sur la vie politique? Non plus. Pendant le panel citoyen, les participants reçoivent toutes les informations dont ils ont besoin.  

Image
3 étapes

Comment fonctionne le panel citoyen ?

Soixante citoyens qui ne connaissent encore rien au sujet et qui doivent faire des recommandations... C’est possible ? Absolument. Pendant le panel, les participants obtiennent toutes les informations dont ils ont besoin auprès d'experts pour aborder le sujet en profondeur. Ils entendent également les points de vue des différents partis politiques sur le sujet. Ainsi, chaque participant dispose de toutes les informations nécessaires au débat.

Après l'information de tous les citoyens, vient la deuxième étape : la délibération. En petits groupes de travail, les participants engagent le dialogue, chacun apportant son point de vue. Le groupe discute des points importants pour chacun et finalement il formule une série de recommandations. Des animateurs expérimentés guident les discussions afin que chacun soit entendu.

Enfin, un vote est organisé sur toutes les recommandations. Il ne s'agit pas d'un simple vote par oui ou par non : les personnes qui ne peuvent pas adhérer à l’une ou l’autre recommandation ont la possibilité de proposer des modifications. 

Pour les remercier de leur engagement, nous verserons à chaque citoyen participant une indemnité de 325 euros. Pour les citoyens qui habitent à plus de 100 km de nous prévoyons un hôtel du samedi au dimanche. Nous faisons l’impossible pour que tout le monde puisse participer, aussi les personnes qui ont des besoins particuliers. 

Image
5 étapes

Comment se passe le tirage au sort ?

À partir du 3 février, nous envoyons 16 200 lettres. Idéalement, on effectue le tirage au sort sur la base du registre national, mais ce n'est pas possible pour une initiative citoyenne. C'est pourquoi nous avons travaillé en collaboration avec l'agence de recherche MAS Research pour le tirage au sort.  

Tous les citoyens qui reçoivent une lettre ont jusqu’au 13 février 2023 pour indiquer qu’ils souhaitent participer. Nous nous attendons à recevoir quelques centaines de réponses. Les expériences précédentes montrent que les hommes se portent plus facilement candidat que les femmes et que les personnes ayant une scolarité longue sont plus nombreuses que celles ayant une scolarité courte. C'est pourquoi nous organisons un deuxième tirage, la "stratification" parmi les candidats qui ont répondu pour atteindre le nombre de 60 personnes.

De cette façon, nous pourrons former un panel bien équilibré et qui reflète le mieux possible l'ensemble de la population belge en termes de genre, d'âge, de lieu de résidence et de niveau d’études.

Cette méthode a été déjà appliquée par plus de 600 panels citoyens dans le monde. Elle suit les normes internationales fixées par l'OCDE. 

Les politiques seront-ils informés des résultats ?

À la fin du panel, un rapport sera préparé avec toutes les recommandations approuvées par les participants. Ce rapport est rendu public. Nous organisons ensuite plusieurs moments de rencontre avec les représentants élus de la Chambre et les présidents de parti, afin de savoir ce qu'ils pensent du résultat et ce qu'ils vont en faire

Les panels citoyens ont-ils déjà atteint de bons résultats ?

L'OCDE gère une base de données internationale qui comprend désormais plus de 600 panels citoyens. Les exemples les plus connus viennent d’Irlande. Depuis 2012, des panels de citoyens tirés au sort ont été utilisés pour traiter des questions sensibles comme l’avortement ou le mariage homosexuel. Cette question délicate à traiter par les politiques était bloquée depuis des années. Après plusieurs jours d'intenses discussions, le panel citoyen a proposé d'autoriser l'avortement et le mariage homosexuel. Un vaste référendum national a ensuite confirmé le large soutien de l'opinion publique à cette proposition, après quoi la constitution irlandaise a été modifiée.

La Belgique aussi a désormais une tradition forte de panels citoyens. Une première expérience majeure, le G1000, a eu lieu en 2011. Peut-être vous en souvenez-vous : près de 1000 citoyens qui se réunissent pour réfléchir sur des questions politiques essentielles. Depuis 2019, à Eupen, le Bürgerdialog le Dialogue Citoyen, travaille côté à côte avec le Parlement de la Communauté germanophone. Cette assemblée citoyenne a déjà traité des sujets comme l’inclusion dans l’enseignement ou les soins de santé. Sur ce sujet par exemple, les membres du Parlement ont mis en pratique 9 recommandations sur les 14 que les citoyens ont formulées. Une reconnaissance évidente de la qualité de leur travail.

En Région bruxelloise, les commissions mixtes rassemblent régulièrement des citoyens tirés au sort avec des hommes et des femmes politiques pour traiter des questions importantes. Toujours à Bruxelles, l’Assemblée citoyenne pour le climat est en place depuis novembre 2022. Le gouvernement bruxellois a décidé d’organiser régulièrement des panels citoyens pour contribuer à l'élaboration de la politique climatique.

En fait, ce sont plus de 600 panels citoyens qui se sont déjà tenus dans le monde.  En particulier au Japon, en Allemagne, en Australie et au Canada. L’OCDE a recensé ces panels et définit les meilleures pratiques dans ce domaine. C’est pour nous une référence importante.

-