Lettre aux candidats et candidates à la Chambre,

Madame, Monsieur,

C’est peut-être entre une visite sur un marché, un débat politique ou un post Facebook que vous lirez cette lettre. Nous vous interrompons un instant dans votre campagne avec cette question qui concerne tout le monde et vous au premier chef: comment les partis politiques doivent-ils être financés à l’avenir?

Il y a tout juste un an, nous, les 60 citoyens du panel We Need To Talk, étions reçus par la Commission Constitution et Renouveau institutionnel de la Chambre pour présenter nos recommandations sur le financement des partis, résultat de 6 jours de travail intense, de rencontres avec des experts, avec les présidents de parti, de débats entre nous. Vos prédécesseurs à la Chambre ont salué la qualité de notre travail et se sont engagés à tout mettre en œuvre pour réformer enfin le financement des partis.

Trois cent soixante-six jours plus tard, notre frustration est à la mesure de l’intérêt que le projet a déclenché: immense. En effet, les politiques ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur une réforme du financement des partis avant les élections.

Un débat plus grand que nous

 « Cet échec n’est pas celui du panel. Ce qui s’est passé est plus grand que We Need To Talk », analysait Jeanne-Marie, 84 ans, la doyenne du panel lors d’une de nos réunions. De nombreux éditorialistes du pays font d’ailleurs le même constat : le financement des partis est devenu emblématique des blocages du système politique actuel. Alors que la confiance des citoyens vacille, une réforme aurait été reçue comme un pas dans la bonne direction. Les responsables politiques n'ont pas pu ou pas voulu prendre toute la mesure de ce symbole.

Pourtant, notre travail est la preuve que des avancées sont possibles. Les réponses fournies par les partis ont montré qu'il y avait un large soutien pour 25 de nos recommandations.

Cet ensemble cohérent de propositions aurait pu déboucher sur une réforme ambitieuse qui tacle bon nombre des faiblesses du système actuel : réduire le montant de la dotation publique, plafonner les dépenses des partis, en particulier sur les réseaux sociaux et sur la communication en général, garantir que les partis investissent suffisamment dans leur centre d’études, donner de la place aux idées politiques nouvelles par le financement de les partis émergents et augmenter la transparence et le contrôle externe.

Le génie est sorti de la bouteille

La majorité qui s’achève a fermé la porte à la réforme du financement des partis, soit. Mais soyez-en sûr, elle reviendra par la fenêtre. Annelies Verlinden, ministre du Renouveau démocratique le constatait publiquement lors d’un congrès sur la démocratie : « We Need to Talk a fait sortir le génie de la bouteille ». Pendant cette campagne électorale, le sujet resurgit d’ailleurs régulièrement lors des débats, dans le test électoral de la RTBF, dans les journaux, les podcasts, dans les questions de lecteurs, sur les réseaux sociaux et sur les marchés. .  

Mesdames et Messieurs les candidats, à partir du 10 juin prochain, nous entrerons dans un autre monde, une nouvelle législature. Cent cinquante d’entre vous auront gagné leur place au Parlement, et on sait déjà qu’au moins un tiers des députés seront des nouveaux venus qui remplaceront ceux qui ne se présentent plus.

Entretemps, vous êtes prévenus, un génie s’est installé. N’ayez crainte, il est votre meilleur allié. Profitez de son audace et de sa créativité, emparez-vous de notre travail pour enfin réformer le financement des partis et faire de ce sujet un nouveau symbole. Le symbole d’une démocratie capable de se renouveler.

Salutations cordiales
Les porte-paroles de We Need To Talk

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Vous trouvez aussi que les politiques doivent concrétiser la réforme du financement des partis pendant la prochaine législature ? Envoyez cette lettre ouverte aux personnes candidates à la Chambre que vous connaissez.

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Tableau de positionnement des partis

Vous trouverez ci-dessous le tableau dans lequel tous les partis ont indiqué leur position sur les recommandations du panel de citoyens. Ces réponses montrent qu'il y a un large soutien pour 25 de nos recommandations.

Source : RTBF 

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