Des personnes sans connaissance spécifique sur le financement des partis peuvent-elles faire de bonnes recommandations ?

Image
Kernvraag

C’est une question légitime qui se pose pour chaque assemblée citoyenne et quel que soit le thème traité. C’est vrai finalement, pourquoi ne pas laisser les spécialistes formuler des recommandations ?

Dans un panel citoyen c’est un groupe de personnes très diverses qui réfléchissent à la question. Chacun et chacune avec son regard, son approche, son bagage personnel. Une diversité de pensée qu’on ne retrouve pas autant dans un groupe de spécialistes au profil et au parcours d’études similaires. On voit aussi que les personnes non spécialisées ont un rapport différent au sujet étudié. Bien souvent elles l’expérimentent en tant qu’ «utilisateur». Cette position leur permet de mieux anticiper les conséquences de telle ou telle décision dans leur vie de tous les jours et d’en tenir compte dans les solutions qu’elles proposent.

Cela dit, les membres d’un panel reçoivent une information approfondie sur le sujet qu’ils ont à traiter. C’est aussi par cette phase d’information que le panel sur le financement des partis commence. Pendant le premier weekend, Jean Faniel du CRISP, Bart Maddens de l’université de Leuven et Ingrid Van Biezen, professeure à l’Université de Leiden aux Pays-Bas vont défiler devant les citoyens pour expliquer d’où provient le financement des partis, comment les partis politiques dépensent l’argent et comment le financement est organisé à l’étranger. En mai, c’est Emilie Van Haute de l’Université Libre de Bruxelles qui parlera du contrôle et de la transparence.

L’information doit être correcte et neutre. On veille aussi à ce qu’elle soit accessible à tout le monde. Pour cela, on prend le temps nécessaire et les citoyens ont l’occasion de poser toutes leurs questions.

Les organisateurs de panel prévoient souvent des rencontres avec des personnes ou organisations concernées par le sujet. Ces parties prenantes ont alors l’occasion d’expliquer leur point de vue. Pour notre panel, ce sont les présidents de parti qui viendront présenter leur position sur la question du financement. Comme les citoyens reçoivent avant une bonne base d’information, ils peuvent avoir un regard critique sur ce que les parties prenantes expliquent et sont en mesure de poser les questions utiles ou de relever des faiblesses ou des contradictions.

Après cette phase d’information, les citoyens allient la richesse de leurs expériences personnelles avec une vision claire et informée du sujet. Ils sont prêts à avoir des discussions productives et formuler des recommandations.